Quand on ne sait pas où l'on va, il faut y aller !!...et le plus vite possible.

Le rêve de tout dirigeant est de concevoir une stratégie éblouissante, lumineuse déclinée à travers l’E. Mais la réalité est tout autre et que le dirigeant fait face à de nombreuses « discordances » notamment dans la démarche éventuelle de changement. Cette cacophonie n’est pas seulement une sorte de « bruit » ou de mal nécessaire mais est constitutive de la démarche de changement.

En physique, il y a résonance Transposée au management, cette transmission d’une énergie vibratoire permettant de mettre en mouvement d’autres systèmes vibratoires lorsqu’il y a égalité entre la force de l’agent excitateur et l’une des fréquences propres du système oscillant excité. La résonance est caractérisée principalement par un maximum de la réponse du système en fonction de la réponse excitatrice.

Un chef d’orchestre sachant faire vibrer son ensemble musical, le dirigeant d’E rencontre parfois des instants de grâce, où tout semble réussir, où il arrive à faire bouger les choses sans déployer des efforts gigantesques et où il est en harmonie avec son Etreprise. Ces instants ne durent en général pas longtemps car très vite une discordance apparaît.

En effet, la théorie du signal nous a appris que le bruit est constitutif du signal permettant le son harmonieux, de même les dissonances sont présentes à des degrés divers dans toute démarche de changement.
Le métier du dirigeant consiste ainsi à développer des niveaux de résonance et à minimiser les dissonances. Tel un chef d’orchestre expérimenté, il saura tirer le meilleur parti de L’entreprise et agir sur les leviers adéquats pour conduire le changement. Cela nécessite un apprentissage continu de sa part et une écoute véritable de la réalité de l’E qu’il dirige.

La notion de changement n’est pas très populaire chez la plus part des dirigeants d’E publics Algérienne. Ces derniers justifient généralement le statu quo par le fait que l’environnement, qualifié à juste titre “d’enfer”, ne permet pas le changement. Ils citent le poids de l’État et du syndicat, des rigidités culturelles, des dysfonctionnements de l’administration et des textes réglementaires et législatifs qui entravent le fonctionnement de l’E. S’il est facile d’acheter une nouvelle machine (engin de terrassement, grue, bull, centrifugeuse, centrale à béton ou autres ……), il est bien plus difficile et long de changer les mentalités et l’organisation du travail au sein de l’E.

D’abord et avant tout, le changement dans l’E et une volonté, une reconnaissance d’un besoin de changer par premier responsable.

Qui dit changement, dit résistance au changement

L’analyse linguistique et documentaire révèle diverses origines au mot résistance. En latin, l’origine du mot «resistere » : signifie s’arrêter. Le sens premier du mot résistance est attribué d’abord aux choses. Sa première signification provient des sciences physiques et signifie le phénomène physique qui s’oppose à une action ou un mouvement. Le fait de résister, c’est d’opposer une force à une autre et de ne pas subir les effets d’une action. En contrepartie, la résistance d’un matériau signifie donc sa dureté, sa fermeté et sa solidité. En électricité, la résistance électrique est le rapport de la puissance perdue dans un circuit sous forme de chaleur ou de rayonnement. Une résistance est un conducteur conçu pour dégager une puissance thermique déterminée, telle un fer à repasser. En botanique, la résistance d’une plante est son aptitude à supporter les intempéries. Lorsqu’elle est appliquée aux personnes, la résistance signifie la qualité physique par laquelle on supporte aisément la fatigue ou les privations et qui permet de soutenir un effort intense ou prolongé. Une personne peut être résistante à la fatigue, comme par exemple en voyage; ce qui est synonyme d’endurance. Il est à noter que ces caractéristiques sont employées dans un sens plutôt positif.

Dans le langage populaire, un caractère empreint de résistance signifie la fermeté, la force, la solidité et la ténacité. En ce sens, les gens résistants sont souvent perçus comme étant coriaces, durs à cuire, increvables, infatigables, robustes et solides. Lorsqu’il est question d’influence, la résistance à un ordre signifie le refus d’obéir, la désobéissance, l’opposition. Elle signifie l’action par laquelle on essaie de rendre sans effet une action dirigée contre soi.

En contexte organisationnel, la résistance est également synonyme de blocage, de frein, d’obstacle, obstruction. La résistance organisationnelle serait utilisée pour signifier ce qui empêche la construction d’un nouveau système organisé (restructuration de l’entreprise par exemple) de se mettre en place.

La résistance (des personnes) au changement organisationnel est définie plus spécifiquement comme étant « l’expression implicite ou explicite de réactions de défense à l’endroit de l’intention de changement, la résistance au changement est «l’attitude individuelle ou collective, consciente ou inconsciente, qui se manifeste dès lors que l’idée d’une restructuration d’E (mettre de l’ordre dans l'E ) est évoquée. Elle représente donc une attitude négative adoptée par l’encadrement en place ( cadres et cadres dirigeant incompétents ou retraitable ) lorsque des modifications sont introduites dans le cycle normal de travail ». C’est des forces qui s’opposent à la réorganisation des conduites et à l’acquisition des nouvelles compétences ou, en d’autres mots, à des forces restrictives .Habituellement, lorsqu’il est question de résistance, L’esprit se tourne vers le destinataire du changement, c’est-à-dire la catégorie touchée par le changement. Toutefois, en situation réelle, la résistance se manifeste autant de la part les cadres, (ingénieurs, chefs de projets, DLT, et même certains dirigeants et décideurs, qui ne sont pas toujours convaincus de la pertinence de leurs décisions de changer.

* l'E = l 'Entreprise

DLT = Directeur Local des Travaux